Assises de la Mobilité

La ville de Villejuif, en partenariat avec le Master 2 d’Ingénierie de la concertation de la Sorbonne, a organisé une série de balades urbaines avec des habitant·e·s de la ville afin de réfléchir ensemble à la mobilité et à la marchabilité dans leurs quartiers. La dernière de ces 3 balades s’est axée autour de la question de la sécurité des femmes dans l’espace urbain et plus particulièrement autour du sentier Benoît Malon, souvent évité par les habitantes ou usagères de passage dans le quartier, notamment en soirée.
Le partage d’expériences et la réflexion autour de ce lieu sensible s’est donc fait avec une douzaine de participantes de tous âges, aux réalités et expériences de vie diverses, habitant depuis plusieurs années Villejuif ou y étant nées, 8 élues et membres du personnel de la ville ainsi qu’un policier encadrant la balade.
Afin de construire en premier lieu une vision globale des ressentis autour de ce sentier et ses alentours dans l’idée de réfléchir aux améliorations réalisables, la marche a commencé à l’arrêt de métro Louis Aragon, pour se conclure à la Halle des Sports Colette Besson par d’un temps d’échange entre les participantes.

Les participantes à la balade étaient à la fois des usagères coutumières du sentier, qui déclaraient majoritairement éviter le sentier lorsque la nuit tombait, préférant faire un détour rallongeant le chemin plutôt que le traverser seule; et des habitantes villejuifoises découvrant pour la première fois ce passage. Leur connaissance du terrain, leur expertise citoyenne mais aussi leur expérience de l’espace en tant que femmes a permis de faire émerger de nombreuses réflexions partagées aussi bien par les usagères coutumières du sentier que celles l’empruntant pour la première fois (habitantes d’autres quartiers de Villejuif et/ou femmes du personnel de la ville et élues).

Après une balade nocturne dans la bonne humeur, toutes les participantes se sont rassemblées à la Halle Colette Besson pour procéder en groupes à une mise en commun des observations faites lors du trajet en réalisant des cartes sensibles, pas forcément consensuelles, à l’aide d’une photographie aérienne du trajet de la balade et d’une feuille sur laquelle écrire leur légende.
Les participantes ont pu aborder la mauvaise réputation des quartiers tels que Lamartine ou les Hautes Bruyères, désormais redynamisés par des initiatives municipales et citoyennes auxquelles certaines ont apprécié participer.

Cependant, ces remarques mettent en lumière le fait que les initiatives apportées prochainement à l’axe Benoît Malon ne doivent pas s’y limiter, et que pour permettre aux femmes d’investir et de réinvestir l’espace public, surtout de nuit, il faut envisager la problématique en intégrant les habitantes à la base même du processus de réflexion.